Dans la première partie, nous nous sommes arrêtés sur les premières traces écrites, à la toute fin du 18ème siècle, corroborant la tradition orale.Selon cette tradition ,la Camocruse serait une entité maléfique, s’introduisant nuitamment sous la forme d’une brume glacée, d’une fumée, par les trous de serrure et les interstices des portes. Elle apporterait la mort ,particulièrement (mais pas exclusivement ) aux jeunes enfants,avant de se retirer comme elle était venue.
Cette tradition était répandue en milieu rural,dans plusieurs régions, surtout dans le Midi de la France.
Il semble que personne ne se soit véritablement penché sur la question jusqu’à ce que notre ami et collaborateur, récemment décédé, Jacques Pouliquet ne décide de prendre le problème à bras le corps. Sans ménager sa peine, et avec un enthousiasme croissant, il a ,durant trois longues années consulté des milliers d’archives, interrogé des centaines de personnes, recoupé les témoignages et les indices. Il a établi des tableaux statistiques, et d’après ses notes manuscrites, il mettait la dernière main à l’ouvrage qu’il comptait publier, avec pour titre provisoire” Camocruse , la tueuse invisible. Vers la fin d’une énigme. ”
De cette masse de documents, parfois difficiles à classer, voire à déchiffrer, nous avons extrait les faits les plus saillants et ce qui semble jeter sur ce phénomène la lumière la plus vive.